vendredi 22 décembre 2006

mardi 21 novembre 2006

Mant, notre village

Mant, notre village



Au détour d’un bois, d’une route, d’un vallonnement, notre petit village de Mant, situé au sud du département des Landes, dans le canton d'Hagetmau, est toujours là pour ravir les yeux et interroger l’homme.

Quels sont ceux qui ont vécu sur nos collines et plateaux ?

L’étymologie de Mant signifie  route chemin. Mant, lieu de passage a connu les hommes préhistoriques sur les collines, riches en fontaines, au paléolithique, au néolithique, à l’âge de fer et du bronze. Les tumulus, les nombreux outils en quartzite et silex (bifaces, couteaux, haches, pointes de flèches, percuteurs, etc.) sont les témoins de cette présence. Puis, les Romains, les pasteurs, les pèlerins ont suivi nos chemins.

Dès le XII ième siècle, à l’ombre de la forêt qui couvrait la plaine du Luy, fut fondée en 1151, l’Abbaye de Pontaut, d’abord bénédictine puis cistercienne. Ses riches possessions suscitèrent des jalousies, d’où des procès. Elle fut incendiée comme l’église St-Pierre, aujourd’hui démolie, au cours des guerres de religions.
A la Révolution, l’Abbaye fut vendue comme les autres biens du clergé. Il reste l’église, propriété privée, bâtiment agricole, dont on peut voir la façade Nord, avec sa rosace.

La Salle Capitulaire véritable joyau du Moyen-Age se trouve dans l’ensemble « The Cloisters* » à New-York (voir toutes les photos). Plus d'informations sur le site d'Histoire et Patrimoine de Mant.

(*Il s'agit d'une reconstitution de monastères français médiévaux avec de jolies chapelles et de très beaux jardins privés. C'est une branche du Musée Metropolitan.)


A Mant



A New-York en 2004


Le Bourg a une rue principale où se trouve une maison ancienne avec tour, qui était un relais de chasse de la Seigneurie d’Arboucave. L’église St-Fabien et St-Sébastien a remplacé  vers 1850, une chapelle vétuste. Les autres maisons sont dispersées dans la campagne en quartiers autrefois très peuplés.

La population de 900 habitants en 1836, n’est plus que de 275 habitants. La lente dépopulation de l’époque moderne est inéluctable, mais a su préserver une qualité de vie qui rend notre village toujours aussi accueillant.

Village essentiellement agricole, Mant, où les propriétés étaient très nombreuses a environ 21 agriculteurs (70 en 1947, 28 en 1997). La société rurale, continue à subir des bouleversements. Là où les méthodes ancestrales demandaient beaucoup de main d’œuvre pour peu de surface, un seul agriculteur assure le travail avec les appareils modernes. Trois remembrements (1960,1969 et1998) ont regroupé les propriétés. Avec la culture du maïs, l’élevage assure des compléments de revenus (poulets, canards,  pintades, dindes). Les vaches laitières sont de plus en plus remplacées par des bêtes à viande.

Les artisans sont moins nombreux. Il reste une usine de chaise, un charpentier, un maçon, un jardinier paysagiste, deux conserveries artisanales. Comme dans tous les villages ruraux, les commerces ont disparu.

En 1976, le premier regroupement scolaire a permis de garder l’école et de diminuer les effectifs par classe.

Mant reste toujours très dynamique, avec ses associations :
- le Comité des fêtes, qui organise les courses landaises dans les Arènes Jean de Lahourtique
- la pena pour l’encierro et les spectacles taurins
- la société de chasse, l’ACCA, qui participe avec énergie à la régulation de la faune.
- l’association des Jeunes
- le basket avec la cohabitation d'une commune voisine, Monségur (A.S. Monségur Mant).
- l’Association Culturelle et Artistique Mantoise (ACAM) qui comprend une chorale Enchant’Mant (chœur mixte et chœur d'hommes), une classe de danses sévillanes, un cours d’espagnol, un cercle de rencontre (activités créatives, jeux de société) et une section « Histoire et Patrimoine ».

Mant communique avec ses voisins puisque l'énergie du village se trouve naturellement partagée grâce à nos similitudes de vie et cela depuis très longtemps.

Mant, riche de son  passé, se tourne toujours vers l’avenir, profite des nouvelles technologies, d’Internet pour réaliser tous les projets, être en contact avec le monde entier et continuer à faire de Mant un village attrayant.

Le site web de l'Association Culturelle et Artistique Mantoise


Bienvenue sur le site web de l'Association Culturelle et Artistique Mantoise

L'alliage de Mant
«Comment retenir au pays dans un village chalossais de moins de 300 âmes? Notamment par la vie associative. Le socle prend mieux lorsque «autochtones» et «importés» s'unissent. Mise en application à Mant.» (Sud Ouest du 5 avril 1994)

La petite histoire...
Il était dit que Mant ne resterait pas une commune comme les autres.
A première vue, rien ne différencie ce petit village de ses voisins. Limitrophe des Pyrénées-Atlantiques et à vocation très largement agricole, Mant possède aussi un tissu artisanal implanté de longue date permettant ainsi un emploi de proximité à bon nombre de ses habitants.
Le village de Mant s'efforce, à l'identique de milliers d'autres en France, de fixer ses jeunes et, si possible, d'attirer de nouveaux foyers. Aujourd'hui il n'y a pas de maison vide à Mant et ceux qui y habitent ne cherchent pas à en partir. Le secret de la sauvegarde des villages c'est un ensemble éducatif de qualité et l'existence d'une vie associative.
Sur ce dernier point, dans les années 90, il y avait un manque dans notre village malgré de multiples activités.
A l'époque, la remarquable expérience d'autogestion du bar communal par les jeunes du village avait déjà 10 ans.
Comme dans tous les villages de Chalosse, le basket était déjà un élément fédérateur.
Il y avait aussi bien entendu une association de chasse très active.
Mant faisait donc partie des villages qui « bougeaient ».
En fin d'année 1992, on sentait que quelque chose allait se passer. Cinq personnes envisageant de créer une association pluri-disciplinaire, ont été invitées à exposer le projet lors d'une séance du conseil municipal. Le top départ était donné.
Faire entrer une activité « urbaine » dans un milieu rural! Des fous disaient certains... et pourtant.
Le 27 novembre 1992, lors de l'assemblée fondatrice de la nouvelle association, on pouvait compter trente participants. Un bureau était aussitôt composé.
Portée sur les fonts baptismaux des registres préfectoraux le 22 décembre 1992, l'association culturelle et artistique mantoise, donc autrement dit l'ACAM, était créée.
Mantoise par essence, l'ACAM recoupait un peu, dans ses effectifs, les contours du regroupement pédagogique des « 4M » formé avec les villages voisins de Monségur, Monget et Morganx.
Certes, les débuts comme tous les débuts, furent un peu laborieux. Un bureau de dix membres gèrait au mieux les périlleux méandres d'une association encore jeune. Cependant, curieusement, l'ACAM, le bouche à oreille aidant, attirait les habitants des villages voisins. La centaine d'adhérents était très rapidement atteinte. Il y avait bien un besoin d'activités nouvelles.
La chorale Enchant'Mant, des activités manuelles pour les enfants, un cercle de rencontre, un club photo voyaient le jour. Des sorties au Futuroscope, des journées découvertes du rafting, du canoë étaient organisées ainsi que des activités aussi diverses que des concours de pétanque, de pêche, etc...
En 1994, le maire du village annonçait la réfection de la salle des fêtes où l'association, avec d'autres utilisateurs, pourrait trouver ses marques.
L'ACAM organisait le 21 mai sa première soirée théâtre en accueillant la troupe de l'Amicale Laïque d'Hagetmau. Un succès!
Le bureau avait travaillé plusieurs mois pour relever le défi du 10 septembre 1994 (encore une histoire de fous) : la Fête des Jeux. 1800 personnes arrivaient en car ou en train (le petit train de Dax rapatrié à Mant pour l'occasion) car tous les accès au village étaient volontairement bloqués. Activités sportives gratuites et multiples, largage de parachutiste, baptêmes de l'air en hélicoptère, en montgolfière captive, 2 concerts sons et lumières gratuits, un repas de 750 convives étaient proposés. 153 bénévoles pour une demi-journée et une soirée. Un succès dont on parle encore dans les chaumières...
En 1997, la monographie de Mant, « Mant d'hier et d'aujourd'hui », écrite par Odette Castaignos, était éditée au profit de l'ACAM.
La chorale organisait son premier cabaret.
Au niveau de l'infrastructure, la commune lançait la réfection du hall des sports et la création d'un bureau des associations.

L'ACAM d'aujourd'hui...
Depuis, l'ACAM a toujours su s'adapter aux besoins de ses adhérents. De nouvelles activités ont été mises en place par les bureaux et animateurs qui se sont succédés. Aujourd'hui, on vient même depuis Mont-de-Marsan et Pau pour animer de nouvelles activités.
On vient participer à ces activités depuis les cantons d'Hagetmau, d'Arzacq, depuis Cazalis, Saint-Sever, bref depuis 23 communes. Mieux encore, on s'implique dans l'animation et dans le bureau même si l'on n'est pas mantois.
Dans le bureau actuel, 4 membres sur 11 ne sont pas Mantois mais s'impliquent profondément et efficacement.
La Maison de la dame de Brassempouy, emblématique de la Dame à la Capuche et unique thématique sur la préhistoire chalossaise ainsi que les principaux acteurs universitaires et chefs de recherche sont très intéressés par les activités de sauvegarde du matériel lithique collecté lors de prospection de surface et par le travail de qualité effectué par la section « Histoire et Patrimoine ».


A ce jour, l'ACAM propose à ses adhérents :
  • une chorale Enchant'Mant mixte et un chœur d'hommes,
  • une section danses sévillanes,
  • une section danses standards et latines,
  • des ateliers créatifs,
  • une section Histoire et Patrimoine de Mant,
  • un cours d'espagnol,
  • de nombreuses animations de soirée (cabaret, théatre, rencontre de chorales) ou de journée (concours divers (pêche, pétanque, sorties),
  • un blog pour améliorer sa communication avec ses adhérents et l'extérieur.
N'hésitez pas, si vous lisez ces lignes, venez nous rejoindre. L'ACAM a encore du potentiel.

lundi 20 novembre 2006

Mant - La carte de CASSINI du XVIII ème siècle



Téléchargement de la carte
Pour en voir plus, c'est par ici. (format A3).

dimanche 17 septembre 2006

dimanche 14 mai 2006

mardi 21 mars 2006

AG 2006 - « Sections de l’ACAM » selon Jean-Louis

Histoire et Patrimoine

Il m’arrive de penser parfois à ce biface, pierre grossièrement taillée, qui a attendu plusieurs dizaines de milliers d’années pour passer d’une main à une autre. D’abord celle de son concepteur : grosse main velue aux doigts crochus ; son propriétaire avait le front plat, les arcades proéminentes, un museau néanderthalien  et le menton fuyant et émettant des grognements qui n’étaient que des ersatz de parole.
Il est vraisemblable que, c’est en chassant les escargots, son met favori, à quatre pattes au bord du terrier qu’il fut copieusement piétiné par un troupeau de mammouths. Seul subsistera le biface qui passera ainsi plusieurs siècles à coté d’une sorte de descente de lit aux formes humaines, avant que cette dernière ne soit dissoute par l’acidité du sol.
Cinq cents vingt et un siècles plus tard, ce biface se retrouve dans la main gracile d’Isabelle, illustration parfaite du darwinisme, fille spirituelle d’Yves Coppens. 50 000 ans qu’elle a attendu cette pauvre pierre entre l’ancêtre qui contemplait les rhinocéros à poils laineux  s’envoyant en l’air dans la rosée du matin et notre Isabelle à nous qui nous enverrait tous en l’air à notre tour avec une bombe atomique.

L’espagnol


A l’époque des croisades, il était rare que l’on prenne soin avant de partir d’apprendre la langue des différents pays traversés. Les outils de communication les plus courants étaient la massue ou l’huile bouillante, ce qui avouons-le, ne rapprochait pas les peuples.
Le brave Saint-Louis aurait aimé parler tunisien lors de sa dernière croisade. Ne pouvant expliquer au médecin local le mal dont il soufrait, il expira loin de son royaume. On fit appel à d’étranges praticien car on voulait ramener intacte la dépouille du souverain. Sachant que seule la chair cuite ne se putréfie pas, on fit donc cuire notre roi dans une marmite accompagnée d’herbes et de plantes censées assurer la conservation de Louis IX. C’est donc, sous forme d’un pot au feu géant que débarqua triomphalement, en 1270, à Aigues mortes, ce brave capétien.
Pour éviter que de telles aventures ne se reproduisent, de nos jours, les futurs voyageurs apprennent la langue de leurs destinations.
Nos croisades à nous se limitent à Pamplona ou à Sevilla, mais aussi Cuba ou l’Amérique du Sud et, pour les plus modestes, à Ibardin. Cervantes a encore beaucoup de clients, de ce coté ci des Pyrénées. Mais, méfiez-vous, si les espagnols n’excellent pas dans l’art du pot au feu, sachez, tout de même, qu’en tranchant un jambon serrano, un socio du cercle taurin de Montois a découvert une prothèse de hanche.



La chorale

L’histoire se passe dans le Paris de l’après guerre, dans le milieu du music-hall. C’est l’histoire d’un homme qui avait en charge une troupe de cabaret ou plutôt une revue. Cet homme savait tout faire ou presque : réparer les costumes, les repasser, faire des décors, s’occuper des éclairages. Il savait même cuisiner. Par souci d’économie, il élevait lui-même, dans son jardin trois belles autruches auxquelles il prélevait de temps en temps une plume de leur croupe pour la mettre sur celle d’une danseuse qui la perdrait prés d’un spectateur avide de souvenirs. Comme toute revue digne de ce nom, celle-ci se devait d’avoir une meneuse. Notre meneuse à nous fut, en son temps, une immense star. Elle avait illuminée les plus grandes salles du monde : Paris, Las Vegas, New-York. Elle avait connu les plus grands : Franck Sinatra, Dean Martin, Patrick Topaloff. On la voyait aux courses à Cagnes en compagnie de Charles Trenet. On l’entendait souvent chanter dans sa loge : « je t’attendrai à la porte du garage » (en hommage de son mari qui s’appelait André). Et, comme toutes les stars, elle avait ses caprices. Mais, les siens avaient une étrange particularité : à la moindre contrariété, elle s’arrêtait de respirer, situation qui mettait son entourage dans l’embarras et surtout dans l’urgence. Parfois, elle exagérait. Alors qu’elle dînait avec Charles Aznavour, pour une Saint Sylvestre, elle trouvât le prétexte d’avoir été mordue par une huître, pour, illico, s’arrêter de respirer. Imaginez, notre homme affolé, chercher à tout prix une solution ; il descendit à son atelier sachant que le temps jouait contre lui ; puis, une idée de génie lui vint ; il alla à son jardin où picoraient paisiblement les trois autruches ; il arracha à la hâte une plume au croupion de l’une d’entre elles et remonta en vitesse auprès de notre capricieuse qui devenait pourpre et, tel un eunuque à un maharadja, il aérait la star qui aussitôt reprit sa respiration. Elle avait surtout compris qu’à la moindre alerte, les gens se mettaient en quatre pour ses beaux yeux et elle multiplia ses caprices. Notre homme commençait à trouver la situation alarmante. Un soir, dans un bar de la rue Montmartre, il se confia à un ami américain qu’on appelait l’indien, un jeune chanteur totalement inconnu à l’époque qui se faisait appelé Joe Dassin : « Si elle continue comme ça, je crois que je vais l’envoyer siffler sur la colline ou aux champs Elysée. Parfois elle est tout juste bonne à vendre des petits pains au chocolat. Ah ! Vivement l’été, Indien. Vous avez de la chance. OK, tu sais, l’Amérique est un rêve ». Mais rien n’y faisait, la star était de plus en plus pénible. La cerise sur le gâteau arriva ou plutôt, la citrouille sur le baba au rhum. Peu avant un spectacle latino, elle ne voulut pas entendre parler d’une affiche, d’une troupe de travelos brésiliens et encore moins d’un jeune présentateur débutant à l’ORTF du nom de Guy Lux : elle préférait Jean Nohain. Que fit elle me direz-vous ? Elle retint sa respiration. Mais notre homme à l’image de Jésus qui même sur la croix ne baissa pas les bras, pour la énième fois, partit dare-dare vers son jardin et … tomba pétrifié d’horreur devant les croupions de ses autruches chauves comme des lavabos. Ce fut l’affolement général. Il mit son atelier sens dessus dessous mais le temps pressait et, au bout des longues minutes, il trouva une vieille balayette, elle aussi déplumée. Mais quand il arriva au chevet de la belle, il était trop tard l’étoile s’était éteinte. Notre homme chercha et trouva un maître de cérémonie et le spectacle continua. Il existe toujours. D’ailleurs si vous avez la chance de monter à Paris, allez voir le spectacle des nuits parisiennes : c’est un véritable Enchant’Mant.

Les sévillanes


Puisque nous sommes dans le milieu de la danse, restons-y.
C’est connu de tout le monde ici à Mant, les caves et les sous-sols de la salle des fêtes sont depuis toujours colonisés par des familles entières de loirs. Ces tout petits mammifères,  mi-souris, mi-écureuils, dès le printemps, partaient à la recherche de baies et autres noisettes, histoire de faire des réserves avant les premiers frimas car, et c’est bien connu, dès l’automne, le loir se love douillettement dans son nid et dort d’un profond sommeil jusqu’au chant du coucou. Oui mais voilà ! Depuis trois ans, leur sommeil est régulièrement troublé par un fracas qu’ils ne connaissaient pas jusqu’ici. Il se passe d’étranges choses au dessus ; tous les vendredis soirs, des créatures toutes de noir vêtues, aussi belles les unes que les autres, tournent sur elles-mêmes dessinant des courbes serpentiformes avec leurs bras et ponctuent leurs mouvements de coups de talons rageurs qui font trembler l’édifice. A tel point que le sismographe d’Arête enregistre tous les vendredis soirs des secousses pouvant atteindre 3,7 sur l’échelle de Richter. Il n’en fallait pas plus à nos braves rongeurs qui, un à un, un bâton sur l’épaule avec un balluchon, ont quitté leur logis désormais inhabitable pour un havre plus silencieux ; je les ai trouvé (et là c’est vrai) dans la palombière que je fréquente là où  aucune détonation ne vient déranger leur quiétude. Chut ! Ils dorment …